La république
La République, livre VI (385-370) Platon : République, trad. par E. Chambry, Les belles lettres, Paris, 1961. [484 a – 485 a] Conséquence du précédent développement. Le philosophe doit gouverner parce que seul il connaît la vérité idéale. [484 b] Les philosophes sont ceux qui sont capables d’atteindre à ce qui existe toujours de manière immuable. Ceux qui sont capables de garder les lois et les institutions, il faut les établir gardiens de l’Etat. [484 c] Ces gardiens doivent avoir la vue perçante, celle qui consiste à voir la vérité idéale. [484 d] Ils doivent connaître l’être de chaque chose, cette connaissance est le point le plus important. [485 a] Il s’agit maintenant de dire comment ils pourront joindre l’expérience à la spéculation. Mais avant cela il faut connaître à fond leur nature. [485 b – 487 a] Le naturel philosophe. Ses qualités. [485 b] « Les esprits philosophiques sont toujours épris de la science qui peut leur dévoiler quelque chose de l’essence éternelle, inaccessible aux vicissitudes que produisent la génération et la corruption »1. Ils aiment l’essence toute entière et ne renoncent volontairement à aucune de ses parties quelque soit sa valeur (ce sont des amoureux). [485 c] Ils rejettent le mensonge et chérissent la vérité. On ne peut aimer à la fois la science et le mensonge, car la science est étroitement liée à la vérité. [485 d] Celui qui aime la science poursuit dès sa naissance la vérité. Quand un désir se porte violemment vers un seul objet, tel un torrent vers une seule direction, il a moins de force pour le reste. Ainsi il ne cherche que les plaisirs de l’âme et laisse de côté les plaisirs du corps. [485 e] Il sera tempérant et sans cupidité « car les raisons pour lesquelles on recherche la richesse […] font qu’il est le dernier à qui convienne une telle recherche ». [486 a] Son âme ne doit receler aucune bassesse et éviter la petitesse d’esprit. Il doit tendre à embrasser l’ensemble et l’universalité des choses humaines et