La révolution familiale
En un demi-siècle à peine, la famille a accompli sans tapage une véritable révolution. Déclin du mariage, croissance de l'union libre, fragilisation des couples, développement des familles recomposées : la famille des années 2005 est loin de ressembler à celle des lendemains de la seconde guerre mondiale. Pour analyserles mutations qui se sont produites en moins de deux générations, le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, a créé, il y a un peu plus d'un an, une mission d'information présidée par l'un des artisans du pacs, le député (PS) de Paris Patrick Bloche. Dans le document final, qui comporte plus de 400 pages, Valérie Pecresse, rapporteure de la mission et porte-parole de l'UMP, dresse le portrait des familles d'aujourd'hui.Le recul du mariage.Au fil des décennies, le mariage n'a cessé de décliner: alors qu'en 1970 les maires célébraient près de 400 000 mariages, ils en ont recensé à peine 280 000 en 2005, ce qui représente une baisse de 30 %. "Le déclin de la nuptialité n'est pas lié à un véritable rejet du mariage, même si pèse indéniablement sur l'institution, surtout dans les années 1970, l'image traditionnelle du "mariage bourgeois", analysait en 1998 le rapport de la sociologue Irène Théry, "Couple, filiation et parenté aujourd'hui". Plus fondamentalement, c'est la place sociale de l'institution matrimoniale qui a changé avec la transformation des représentations du couple : le choix de se marier ou non devient une question de conscience personnelle."
Lorsqu'ils se marient, les couples se décident d'ailleurs de plus en plus tard. L'âge moyen lors de la célébration a augmenté de près de six ans depuis 1970 : il est désormais de 28,8 ans pour les femmes et de 30,9 ans pour les hommes.
Aujourd'hui, beaucoup de couples choisissent l'union libre, qui est "plus fréquente et dure beaucoup plus longtemps qu'auparavant", souligne le