La révolution française
I.1. LA REMISE EN CAUSE DES LUMIERES
En 1789, sous la monarchie de louis XVI, la France est divisée en trois ordres établis selon leur fonction : le clergé qui prie (130 000 français), les nobles qui combattent (400 000 français) et le tiers-état qui travaille (25 000 000 de français). A la tête de cette société intolérante, qui ne laisse pas de liberté de conscience et de culte, se trouve le roi détenteur de tous les pouvoirs : judiciaire, législatif et exécutif. Les deux premiers ordres sont avantagés et ont des privilèges fiscaux, judiciaires et honorifiques. Au XVIIIème siècle, les Philosophes des Lumières remettent en cause cette société en utilisant la raison : faculté de connaître et de juger, pour « éclairer » l’esprit des hommes. Fondé sur les idées de tolérances, de bonheur et de progrès, ce mouvement intellectuel rejette l’autorité appuyée sur la seule tradition, recommande de tout soumettre à l’expérimentation, critique l’autorité du pape et de l’Eglise et dénonce le fanatisme, l’intolérance et les violences commises au nom de la religion. Le siècle des Lumières, mouvement intellectuel humaniste, est donc une grande période d’innovations qui contribuera à l’amélioration de la façon de gouverner. Chaque philosophe propose des solutions et chacun a un point de vue et des idées différentes mais tous sont d’accord pour séparer les trois pouvoirs. Montesquieu, dans L’esprit des lois en 1748, indique qu’il souhaite que la noblesse représente le peuple sur le plan judiciaire et législatif et qu’un monarque ait le pouvoir exécutif. En revanche, Voltaire propose que le roi respecte les lois tout en régnant avec l’aide de la bourgeoisie éclairée. Seul Rousseau, Du contrat social en 1762, développe le thème de l’égalité pour tous et de la souveraineté du peuple. Les idées des Lumières rencontrent un réel succès auprès des élites cultivées et se répandent dans les salons où celles-ci se réunissent puis dans les cafés ou