La sanction en éducation
Eirik Prairat est professeur de sciences de l’éducation à l’université Nancy II. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’éducation et la sanction en milieu éducatif. Ses travaux philosophiques et historiques portent sur la question de la sanction, des normes et plus largement sur les enjeux éthiques du travail enseignant. Ses écrits sur la sanction sont aujourd’hui bien connus ils ont inspiré la réglementation scolaire française de juillet 2000 et la loi du 9 septembre 2002 modifiant l’ordonnance du 2/II/1945 relative à la justice des mineurs.
Dans la société romaine, le père a les pleins pouvoirs ; Il a le droit de vie ou de mort sur sa famille. Les châtiments corporels sont un moyen habituel dans la Rome antique pour faire obéir les enfants. La violence existe dans le cercle familial mais aussi dans la société en générale notamment dans le milieu pédagogique (Horace surnommait sont précepteur « Oribilius le frappeur ».Avec la christianisation, le rôle du père va diminuer, le droit des enfants s’accroitre mais le châtiment corporel sera encore valorisé par la société. C’est à la fin du XVIII siècle que les Humanistes en appellent à la modération en matière de châtiments corporels dans le milieu éducatif. La perception de l’enfant change. Il n’est plus vu comme un être tordu, une bête à dresser marqué par le péché originel. L’enfant doit dorénavant être aidé et non dressé.
→1500-1800 : Le temps de la rationalisation
L’école est un lieu brutal. Les éducateurs emplois parfois des méthodes expéditives pour faire obéir les élèves. Cependant, aucun texte officiel ne fait l’apologie des châtiments corporels. Les textes en appellent à une relative modération : peines graduées, recours aux châtiments corporels réglementés, possibilité de se racheter etc . La sanction doit être juste et charitable. Comment expliquer alors la brutalité des maîtres ? Les plus