La sanction scolaire : le diplôme
Ici, nous allons nous pencher sur l'image du diplôme mais du côté de la psychanalytique. Dans son article La contrainte de l'excellence : le diplôme comme objet fétiche d'une sanction masochistement consentie, Bruno DESWAENE se penche sur le diplôme en tant qu'objet symbolique. Pour s'insérer socialement, il faut un diplôme. Le diplôme est idéalisé,c'est une figure emblématique auquel il faut se soustraire afin de ne pas être rejeté. Ne pas avoir de diplôme, c'est être marginal.
Cet objet si convoité entre en conflit avec les volontés individuelles des adolescents. Eux, si désireux de libertés, se trouvent dans l'obligation de se battre, de lutter contre leur nature pour obtenir " l'objet idéal tant convoité ". Pour ne pas être privé de ses futurs choix, chacun doit se dépasser. Pour nous, possession de diplôme rime avec réussite.
Le diplôme représente une contrainte culturelle, mais celle-ci est validée socialement. Pour expliciter cela, DESWAENE s'appuie sur Freud, et son ouvrage Totem et tabou (1912) pour montrer que la fonction du pouvoir dans le groupe passe par un ensemble de procédures validées par la société. Il y a société s'il y a hiérarchie.
Là, à Freud de faire intervenir l'assassinat des pères par les fils. Les fils s'approprient les femmes du clan une fois les pères tués : ils montent alors dans la hiérarchie sociale. Pour monter, il y a obligation d'épreuve, de passage pour l'obtention d'un nouveau statut. Qui dit statut, dit hiérarchie. Freud montre que hiérarchie coïncide avec logique de groupe.
Nous pouvons faire un parallèle avec le diplôme : par celui-ci, il y a une course, une lutte implicite pour prendre le pouvoir, pour dominer socialement.
Ces luttes ne sont pas réprimées, elles sont encadrées et légitimées par les institutions.