La satire
2° A partir du XVIIe siècle : poème à rimes plates, descriptif et oratoire qui s'attaque aux défauts littéraires, moraux, politiques ou simplement à des individus, la plupart du temps en les nommant.
Rapide histoire du genre : La satire est d'origine latine bien qu'on en trouve quelques exemples dans la littérature grecque. Horace et Juvénal la cultivent avec succès. Au Moyen-âge, elle prend la forme des fabliaux ou des romans comme Le Roman de Renard. Elle poursuit sa route à la Renaissance, en prose chez Rabelais et en vers dans Les Regrets de du Bellay (sonnet 109) ou Les Tragiques d'Agrippa d'Aubigné. Au XVIIè siècle, chez Regnier et Boileau, la satire devient un poème littéraire en alexandrins. Voltaire imite au XVIIIè siècle cette forme classique. (Le Mondain). Chez André Chénier à la fin du XVIIIe siècle , la satire prend la forme des ïambes (alternance d'alexandrins et d'octosyllabes à rimes croisées). Très sensible à l'art de Chénier, Hugo imite parfois cette formes. Cependant, s'il s'inscrit dans une certaine tradition, il renouvelle aussi dans les Châtiments le genre de la satire :
La tradition :
* Le « mélange » caractéristique de ce genre est manifeste dans l'oeuvre de Hugo à deux titres : le mélange des tons (épopée, chanson, sarcasme etc...) et la variété des formes poétiques (types de strophes et de mètres).
* La fantaisie apparaît dans les jeux de mots, les dialogues, les allégories ingénieuses (« Le porc sénat fouillant l'ordure du groin » IV, 13)
Le renouvellement :
* La structure :pour la 1ère fois, un ouvrage de poésie non narrative n'est pas un recueil mais un ensemble préconçu.
* Cette organisation à plusieurs étages ne vise pas à exposer ni à démontrer mais à produire un effet