La France offre un champ d’investigation historique privilégié, de par le nombre et la diversité de ses expériences constitutionnelles. Il suffit, pour mesurer son importance, de prendre connaissance des travaux des constituants qui, périodiquement depuis 1789, se sont efforcer de consigner dans un texte solennel des règles durables régissant les rapports entre les organes supérieurs de l’Etat. En effet, de 1789 et la révolution française, jusqu’à la constitution actuelle du 4 octobre 1958, notre pays a connu une quinzaine de constitutions ; chacune instituant un régime politique différent.
La France a tout d’abord connu un véritable élan démocratique à la suite de la révolution. Les Constitutions révolutionnaires instituent les prémices des valeurs démocratiques prônées par la DDHC, comme par exemple la séparation des pouvoirs, principe énoncé par l’article 16 qui affirme que ‘Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée n'a point de constitution’. De plus, le peuple est de plus en plus sollicité, à l’image des Constitutions girondines et montagnardes qui mettent en place des gouvernements semi-directs, dans lesquels le pouvoir législatif se divise entre l’assemblée et le peuple, celui-ci exerçant ou un contrôle à priori sur les lois, ou un pouvoir de censure. La nation connait également des régimes plus autoritaires, avec par exemple la Constitution de l’an 12 en 1804. Elle met en place un régime Impériale, dans lequel tous les pouvoirs appartiennent à Napoléon. Les Bourbons reprennent ensuite le pouvoir, et une sorte de royauté Constitutionnelle est mise en place. En 1848, Louis-Philippe I er est renversé du pouvoir. Lamartine obtient la mise en place d’une République, comme nouveau régime de la nation.
A plusieurs égards, le travail constituant de 1848 rappelle l’entreprise pionnière de 1789. Tout d’abord le texte de la constitution de la II nd République est l’objet d’une procédure