La société française et la première guerre mondiale
Au début du XXe s, l'opposition de partis ne se fait plus sur la nature du régime défendu. En effet, la République s'est imposée. Il s'agit plutôt d'un antagonisme droite/gauche idéologique entre liberté et égalité, parfois entre religiosité et laïcité. Aux élections de 1914, la société française se prononce à gauche. Or, faisant suite à un climat international déjà tendu dû notamment aux crises marocaines de 1905 puis aux crises balkaniques, l'attentat à Sarajevo déclenche la Première Guerre mondiale. Par le jeu des alliances, l'Europe se retrouve en guerre : Triple Alliance contre Triple Entente. Gouvernement et Opinion sont surpris, mais réagissent par la formation d'une Union Sacrée à vocation organisatrice. "Je fais la guerre" disait en 1917 Clémenceau. Une guerre est en effet, outre militaire, économique, politique et idéologique. Ainsi, Front comme Arrière, soldats et femmes se retrouvent embrigadés dans une guerre qu'ils pensent et espèrent courte. Hommes, Femmes, Eglises, Partis, Armée, Paysans, Industriels : la guerre est sur les champs de bataille, dans les usines et dans les esprits. Ceci de sorte que même après la victoire, le souvenir y reste ancré : de 1918 à 1929, le pays est en convalescence, se mène une guerre interne contre la guerre elle-même : "La Der des Der"clamait-on. En 1929, l'ennemi est tout autre : le spectre de la Triplice est remplacé par Wall Street. La guerre armée devient guerre de capital. "14 - 18" paraît déjà loin. Ainsi, quel est le vécu, l'action et le rôle de la société française, dans et par la Première Guerre mondiale ? Peut-on parler d'une ou des Sociétés Françaises à mesure que la guerre unit ou divise ? Pendant l'Union Sacré, la société française fait la guerre. De 1918 à 1924, la société constate