La société humaine

497 mots 2 pages
Le moyen dont se sert la nature pour mener à son terme le développement de toutes ses dispositions est leur antagonisme dans la société, dans la mesure où cet antagonisme finira pourtant par être la cause d’un ordre réglé par des lois. J’entends ici par antagonisme l’insociable sociabilité des hommes, c’est-à-dire leur penchant à entrer en société, lié toutefois à une opposition générale qui menace sans cesse de dissoudre cette société. Une telle disposition est très manifeste dans la nature humaine. L’homme a une inclination à s’associer, parce que dans un tel état il se sent plus qu’homme, c’est-à-dire qu’il sent le développement de ses dispositions naturelles. Mais il a aussi un grand penchant à se séparer (s’isoler) : en effet, il trouve en même temps en lui l’insociabilité qui fait qu’il ne veut tout régler qu’à sa guise et il s’attend à provoquer partout une opposition des autres, sachant bien qu’il incline lui-même à s’opposer à eux. Or, c’est cette opposition qui éveille toutes les forces de l’homme, qui le porte à vaincre son penchant à la paresse, et fait que, poussé par l’appétit des honneurs, de la domination et de la possession, il se taille une place parmi ses compagnons qu’il ne peut souffrir mais dont il ne peut se passer. Ainsi vont les premiers véritables progrès de la rudesse à la culture, laquelle repose à proprement parler sur la valeur sociale de l’homme ; ainsi tous les talents sont peu à peu développés, le goût formé, et même, par le progrès des Lumières, commence à s’établir un mode de pensée qui peut, avec le temps, transformer notre grossière disposition naturelle au discernement moral en principes pratiques déterminés, et ainsi enfin transformer cet accord pathologiquement extorqué pour l’établissement d’une société en un tout moral. Sans ces propriétés, certes en elles-mêmes fort peu engageantes, de l’insociabilité, d’où naît l’opposition que chacun doit nécessairement rencontrer à ses prétentions égoïstes, tous les talents resteraient

en relation

  • Hévéa
    2521 mots | 11 pages
  • Tpe Scientologie
    530 mots | 3 pages
  • duane hanson
    754 mots | 4 pages
  • L'enfer de dante montesquis
    2762 mots | 12 pages
  • nouvelles - merise
    55325 mots | 222 pages
  • Psycho du développement
    1608 mots | 7 pages
  • Pour l'entrée de la turquie en europe
    11462 mots | 46 pages
  • ScCQVC
    1088 mots | 5 pages
  • Prologue juste lagarce jean lagarce
    751 mots | 4 pages
  • Note tpe synthese
    782 mots | 4 pages
  • Voc utile pour commentaire et dissertation
    944 mots | 4 pages
  • Délocalisation
    407 mots | 2 pages
  • Le progrès s’inscrit-il dans la culture ?
    1596 mots | 7 pages
  • La culture nous rend-elle plus humain
    654 mots | 3 pages
  • droit européen
    769 mots | 4 pages