La souffrance est-elle nécessaire au poète?
La poésie est un moyen pour le poète d'extérioriser ses sentiments, notamment par le biais du registre lyrique. Elle lui permet d'exprimer l'authenticité de ses émotions, de sa sensibilité, de son intimité. Le lyrisme est ainsi une tonalité majeure de la poésie, et se retrouve partout, du Moyen Age où les troubadours chantaient l'amour, jusqu'au XXème siècle. En effet, la poésie est souvent reliée à des sentiments mélancoliques, de désespoir ou encore de souffrance. De nombreux poètes se servent de ce sentiment qu’ils chérissent tout particulièrement, dont ils reconnaissent en avoir besoin. Ainsi dans « la nuit d’Octobre » Alfred de Musset écrit : « L'homme est un apprenti, la douleur est son maître, / Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert. ». Dans ces vers le poète admet avoir besoin de connaitre la souffrance pour se connaitre lui-même et pour pouvoir partager ses sentiments. En effet, c’est entre 1835 et 1837 qu'Alfred de Musset, alors tout juste séparé de George Sand avec qui il vient de vivre une relation sentimentale intense et dévastatrice, écrit Les Nuits, chef d'œuvre lyrique. De la nuit de mai à la nuit d'octobre Musset évoque le problème du rôle de la souffrance dans la création poétique et dans la vie. Dans la « nuit d’octobre », Musset se croit guéri de son mal ; mais, en évoquant ses souvenirs, il