La suprématie économique des USA au milieu du XXème siècle
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Ca signifiait tant de choses l’Amérique ! etd’abord, l’inaccessible ; jazz, cinéma, littérature, elle avait nourri notre jeunesse, mais aussi elle avait été un grand mythe : un mythe ne se laisse pas toucher. La traversée devait se faire en avion ; ilsemblait incroyable que l’exploit de Lindbergh1 fût aujourd’hui à notre portée. L’Amérique, c’était aussi la terre d’où était venue la délivrance, c’était l’avenir en marche ; c’était l’abondance etl’infini des horizons ; c’était un tohu-bohu d’images légendaires : à penser qu’on pouvait les voir de ses yeux, on avait la tête tournée. […] La luxuriance américaine me bouleversa : les rues, lesvitrines, les voitures, les chevelures et les fourrures, les bars, les drugstores, le ruissellement du néon, les distances dévorées en avion, en train, en auto, en Greyhound 2, la changeante splendeurdes paysages des neiges du Niagara aux déserts enflammés de l’Arizona , et tous les gens de tant d’espèces avec qui je parlais à longueur de jours et de nuits […]. J’étais prête à aimer l’Amérique ;c’était la patrie du capitalisme, oui, mais elle avait contribué à sauver l’Europe du fascisme ; la bombe atomique lui assurait le leadership du monde et la dispensait de rien craindre. Simone deBeauvoir, La force des choses, éditions Gallimard, 1963.
1. 2.
Lindbergh, un états-unien, est le premier aviateur à avoir traversé l’Atlantique en avion en 1927. Autocars long-courriers.
Consigne:
Après avoir présenté ce document et l’avoir situé dans son contexte, montrer comment il rend compte de la domination des États-Unis dans l’économie mondiale au lendemain de la Seconde guerremondiale.
Correction :
Intro. : Les États-Unis sortent de la Seconde guerre mondiale en tant que grands vainqueurs, avec l’URSS ; toutefois, n’ayant pas été touchés sur leur territoire, ils ont... [à