La séparation des pouvoirs
Aristote pose les bases d’une idée de séparation des pouvoirs : « Dans tout État, il est trois parties, dont le législateur, s’il est sage s’occupera par-dessus tout, à bien régler les intérêts. Ces trois parties une fois bien organisées, l'État tout entier est nécessairement bien organisé lui-même ; et les États ne peuvent différer réellement que par l'organisation différente de ces trois éléments. », un extrait de « du politique ». Il est le précurseur de la théorie de séparation des pouvoirs. La séparation des pouvoirs est un principe qui tend à prévenir les abus du pouvoir en confiant l'exercice de celui-ci non à un organe unique, mais à plusieurs organes, chargés chacun d'une fonction différente et en mesure de se faire mutuellement contrepoids. L’origine de cette théorie est britannique. En effet, le royaume d’Angleterre était d’abord un royaume centralisé après la conquête normande mais suite à la Grande Charte de 1215, un partage du pouvoir a été établi entre le roi et les barons. Ils forment le grand conseil qui est à l’origine de l’actuelle chambre des Lords. La situation est très différente de la situation française où on aura une montée continue du pouvoir royal jusqu’à la monarchie absolue. En Angleterre, au contraire, le roi ne peut par exemple plus créer d’impôts nouveaux dès le 13ème siècle. A cela, s’ajoute au cours des 17ème et 18ème siècles le libéralisme politique qui va s’établir avec des déclarations des droits (en 1679, l’acte d’Habeas Corpus : origine de la liberté individuelle). Dans ce contexte, différentes analyses politiques vont pouvoir se développer, notamment celle de John Locke à la fin du 17ème siècle. Il va présenter la séparation des pouvoirs comme une bonne solution pour faire fonctionner l’Etat. Il distingue le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir fédératif (pouvoir de nouer des liens avec d’autres états). Cette analyse sera reprise presque soixante ans plus tard par Montesquieu dans son ouvrage «