La séparation des pouvoirs
« La séparation des pouvoirs » est avant tout un principe de technique constitutionnelle destinée à éviter le despotisme et à garantir la liberté. Tous les auteurs hostiles au despotisme en préconisent donc l’application, mais tous cependant ne le conçoivent pas de la même manière et l’on peut en distinguer deux interprétations très différentes, au point qu’on doit considérer qu’il s’agit en réalité de deux principes et même de deux doctrines radicalement différentes.
Dans toutes les sociétés humaines, il existe des phénomènes de pouvoir, le pouvoir n’est pourtant pas toujours organisé par une Constitution. C’est pourquoi il est nécessaire de distinguer deux notions : la forme de pouvoir ou de gouvernement et le régime politique. La première notion est plus générale : puisque toutes les sociétés sont gouvernées, on peut distinguer des types de pouvoirs que la théorie politique appelle traditionnellement « formes de gouvernement ».
En outre, lorsque le pouvoir est organisé selon des règles juridiques, c’est-à-dire lorsqu’il y a une constitution matérielle, on parle de « régimes politiques ». Toutes les sociétés modernes sont ainsi organisées aujourd’hui. Ces règles ont pour objet la répartition des compétences et l’on peut classer les régimes selon la répartition des compétences qu’ils réalisent.
Nous pouvons nous demander si on ne doit pas considérer la séparation des pouvoirs comme révolue.
Nous pouvons nous demander si nous ne pouvons pas séparer autrement, ce qui nous amènera à un nouveau principe de séparation des pouvoirs (I) puis se demander si nous pouvons séparer autre chose, la séparation des nouveaux pouvoirs (II).
I. Séparer autrement : un nouveau principe de séparation des pouvoirs ?
Nous verrons dans un premier temps que la concentration est nécessaire (A) et dans un deuxième temps, qu’on peut se limiter à la concentration du XVIIIe siècle (B).
A. La concentration des