La technique est elle libératrice ?
Problématique :
La question posée renvoie à une approche philosophique déterminée de la technique. Il faut remarquer que dans le sujet, il est question de La technique et non de techniques.
Quel est le sens de ce singulier ? La technique n'est-elle qu'un regroupement de toutes les techniques ou est-elle d'un autre ordre ? Il n'est donc pas possible de traiter ce sujet sans poser la question de l'essence de la technique. De quelle technique parle-t-on lorsqu'on envisage la technique comme libératrice ? Dire de la technique est libératrice, c'est dire qu'elle émancipe les Hommes de quelque chose, elle défait une ou des contraintes, qu'elles soient naturelles ou culturelles. Elle serait émancipatrice en son essence dans la mesure où elle affranchirait les hommes de toutes les pesanteurs du monde. L'idée d'une technique libératrice rencontre vite, trop vite peut être, une objection selon laquelle la technique ne pourrait être ni émancipatrice ni dominatrice parce qu'elle ne serait qu'un moyen ou un ensemble de moyens dont les hommes pourraient faire un usage émancipateur ou un usage dominateur. Or objecter que la technique n'est en sois ni émancipatrice ni dominatrice, c'est supposer qu'elle est en sont essence moyen. Or l'est-elle ? Si elle est moyen, elle se réduit à ses outils, des objets, des machines, des appareils, sa présence se confond avec celle d'objet techniques dont on n'interroge pas les différences. Mais la simple collection d'objets techniques constitue-t-elle la technique ? Car déjà l'usage de moyens techniques révèle lui aussi de la technique. Plus précisément encore, lorsqu'on envisage la technique comme émancipatrice, on parle non pas de la technique en général, mais de la technique moderne. Dans la question : "la technique est-elle libératrice ?" est en fait plus souvent sous entendu : La technique moderne est-elle libératrice ? Or en quoi réside la technique moderne ?