La technique
Toutefois, il semble non moins évident que la technique n’est pas une personne, bref, que c’est plutôt son usage et donc son utilisateur, l’homme, qui doit être accusé.
Dès lors, on peut se demander s’il est possible d’accuser la technique ?
En effet, la technique peut s’entendre comme l’ensemble des outils et des savoir-faire relatifs à ses outils qui permettent aux hommes de fabriquer ce dont ils ont besoin. Un outil est toujours fait dans un but mais il est possible de le détourner du but initial pour réaliser un autre but. Dès lors, c’est l’usage qui est fait de la technique qui peut être bon ou mauvais.
Ainsi, la médecine dont le but est la santé peut être utilisée pour tuer. N’a-t-on pas vu des médecins tortionnaires ou des médecins se servant d’humains comme des cobayes dans les camps d’extermination nazis ? Les maux qu’on impute à la technique sont donc des maux dont les hommes sont responsables. C’est eux qui décident de l’usage qu’ils vont faire de la technique.
Toutefois, l’homme ne peut être ainsi séparé abstraitement de la technique car, sans elle, il n’est rien. Dès lors, en tant qu’elle est une condition de son existence, la technique n’est-elle pas responsable des maux qu’elle génère ? Ne peut-on donc pas l’accuser ?
En effet, la technique n’est pas seulement un ensemble de moyens à disposition de l’homme en général. Elle est également un ensemble de conditions qui permettent à l’homme de vivre. La technique détermine comment il peut vivre. On peut faire remarquer avec Rousseau que les hommes ne vivent pas de la même façon lorsqu’ils usent comme les Amérindiens d’outils simples qui impliquent que chacun puisse vivre sans dépendre des autres. Au contraire, avec les