La technique
La technique fait partie des marques distinctives de l’humanité. De tous les êtres vivants l’homme est le seul à produire, par transformation de la nature des instruments qui servent eux-mêmes de moyens dans cette transformation. L’animal se content d’user d’organes spécialisés (le bec, les ailes etc.) ou d’user de la nature sans vraiment la transformer (un bâton, une pierre etc.).
Comparant l’homme et l’animal, Pascal observe que l’animal ne progresse pas, contrairement à l’homme, car il ne raisonne pas mais agit par instinct. Les animaux ont un savoir-faire inné alors que les hommes doivent apprendre pour savoir. La connaissance humaine est cumulative alors que chez l’animal celle-ci est instantanée. L’homme est donc un être qui progresse sans cesse, qui innove toujours à partir de ce qu’il reçoit des autres : l’espèce humaine est vouée au progrès.
B) Une puissance incontrôlable ?
Icare, Prométhée ou Frankenstein, autant de mythes qui soulignent la puissance incontrôlable et destructrice de la technique.
Ainsi la thèse centrale de Heidegger c’est que le monde moderne se caractérise par la disparition de toute forme de réflexion sur les fins au profit d’une préoccupation exclusive des moyens. Il distingue :
La raison instrumentale, qui calcule l’efficacité des moyens. La raison objective, qui fixe des fins.
Dans le monde technicien, seul compte le rendement, c’est-à-dire l’intensification des moyens, quels que soient les objectifs. De là viendrait le sentiment que la technique menacerait de nous échapper et de provoquer la disparition de l’être humain.
C) La technique est un outil moralement neutre
Mais la technique n’est ni bonne, ni mauvaise, c’est un outil. Ce qui est bon ou mauvais, c’est l’utilisation qu’on en fait. Un couteau peut autant servir à cuisiner qu’à tuer.
Tandis que la science est théorique, c’est l’analyse, l’explication de la nature, la technique est pratique, elle