La théorie des marchés contestables
Fiche technique n°40
La théorie des marchés contestables
Si la réglementation a été la règle jusqu’à la fin des années soixante, un certain nombre de critiques se développent à partir de cette date, notamment aux Etats-Unis. Beaucoup d’analyses empiriques mettent en évidence les défaillances de la réglementation, qui apparaissent souvent plus graves que les défaillances du marché auxquelles elles prétendaient remédier. Par exemple, la permanence des tensions inflationnistes est attribuée au cadre rigide de la réglementation, ce facteur a contribué à remettre en cause l’intervention publique. En situation d’imperfection de la concurrence, on ne concevait pas de remplacer la réglementation publique par la régulation par le marché, puisqu’on se référait au modèle traditionnel de la concurrence pure et parfaite. Il en est autrement si l’on se réfère au concept de « marché contestable » ou « disputable » développé dans la seconde moitié des années 80.
I. La théorie du marché traditionnelle…
Dans l’étude de la structure des marchés, la théorie microéconomique traditionnelle accorde une place très importante au nombre d’entreprises en concurrence. Dans cette optique, elle distingue un modèle idéal qui permet d’atteindre la meilleure allocation des ressources. Grâce d’une part à la tarification des biens et services à leur coût marginal, et d’autre part à l’incitation permanente à atteindre le coût moyen minimum. En l’occurrence, il s’agit du modèle de concurrence pure et parfaite.
En premier lieu, il se caractérise par le grand nombre d’entreprises qui empêche toute concentration du pouvoir de fixation des prix dans les mains de producteurs individuels. Toujours selon la théorie, une réduction de ce nombre d’entreprises correspond à un éloignement de l’optimum concurrentiel. Le monopole,