La transcription phonétique
François Lonchamp Université Nancy 2 floncham@univ-nancy2.fr / http://francois.lonchamp.free.fr
1 – Introduction
Ce document a un double but : présenter les règles de transcription phonétique du français à l'aide des symboles de l'Alphabet Phonétique International (A.P.I.), et préciser certains facteurs responsables de la variabilité des réalisations phonétiques, notamment pour les voyelles. Transcrire phonétiquement un énoncé oral, c'est noter, à l'aide d'un alphabet conventionnel, la séquence des sons phonétiques qui composent cet énoncé. La graphie traditionnelle, utilisant un alphabet d'une quarantaine de lettres (graphèmes) n'est pas suffisante dans la mesure où il y a rarement correspondance entre la représentation (ortho)graphique et la prononciation: 'lettres muettes', valeurs phonétiques différentes associées à la même lettre ou groupe de lettres (exemples: un fil / des fils de fer; un / des fils à papa; psychique / psychologie; j'ai eu un peu peur). Le principe général de la transcription phonétique est : à chaque son correspond un et un seul symbole phonétique, et à chaque symbole correspond un son et un seul1. De manière erronée, on présente souvent la transcription phonétique comme l'homologue pour la parole de la notation musicale. Celle-ci associe de manière biunivoque un groupement de symboles (clé, portée, dièse, forme des notes...) a un nombre fini de notes pouvant être définies de façon précise par rapport à un étalon (le la 440 Hz). Or le nombre, ainsi que la nature des sons phonétiques utilisés en français, comme dans toute langue, ne se laissent pas définir aussi aisément. L'analyse acoustique de productions naturelles révèle que les voyelles notamment ne se regroupent pas en un petit nombre de catégories bien délimitées au plan physique, mais qu'elles couvrent de manière plus ou moins homogène la totalité de l'espace acoustique potentiel. Le problème peut être posé ainsi : Deux sons physiquement