La vendetta
Ginevra suit des cours dans l’atelier du peintre Servin. C’est là que Luigi, avec la complicité de l’artiste, se cache, statut de proscrit oblige, ayant soutenu Napoléon dans sa chute. La jeune fille le découvre et s’ensuit une histoire d’amour, très vite entachée par l’ultimatum du père, loin d’accepter la situation.
Choisissant d’être reniée par les siens plutôt que de refouler son amour, Ginevra décide de s’enfuir et de se marier. Malgré la pureté et la sincérité de leurs sentiments, le couple ne pourra échapper à une fin tragique, où seuls le malheur et la misère les attendent...
Analyse
La rareté des dialogues contraste avec une description très riche. En effet, l’écrivain a le sens du détail et de la précision dans sa manière de peindre le récit, le cadre, l’ambiance, les personnages. On obtient un effet réaliste : les scènes finissent par ressembler à de véritables tableaux aux yeux du lecteur.
Concernant la structure de la nouvelle, celle-ci est à mon sens comparable à la tragédie classique en cinq actes. En premier lieu, le lecteur assiste à une exposition de la situation des personnages : on apprend l’identité et l’origine de la famille di Piombo, ainsi que le conflit les opposant aux Porta.
S’ensuit alors ce qu’on pourrait considérer comme le deuxième acte, avec l’apparition de l’élément perturbateur qui n’est autre que la découverte de Luigi par Ginevra et, par la suite, l’annonce de leur mariage.
Dans le troisième acte, point culminant de la nouvelle, est révélé le nom de Luigi, fils de la famille ennemie. Un dilemme va alors s’imposer pour la jeune fille, qui doit choisir entre les siens et son bien-aimé. Sa décision prise, ne trahissant aucune hésitation, elle scelle son destin en se liant à Luigi.