La verité
I. Qu’est ce que la vérité ?
1 Définition
Du latin veritas qui signifie « le vrai », « la réalité ». Dans notre « civilisation scientifique », l’idée de vérité appelle aussitôt celles d’objectivité, de communicabilité, d’unité. Elle est aussi inséparable des idées de démonstration, de vérification, d’expérimentation.
Le mot « vérité » a changé de valeur. Il n’évoque plus l’Etre. Il se définit par l’objectivité. A l’Etre –qui, dans l’antiquité grecque signifiait le tout de la nature- se substitue la réalité, c'est-à-dire la détermination méthodique d’un quelque chose, sans référence à la totalité. La réalité ce n’est pas l’apparence, c’est l’être véritable des choses. En mathématiques, la vérité est l’accord de la pensée avec elle-même. Il s’agit d’une vérité formelle et hypothético-déductive. L’expérimentation permet de vérifier cet accord.
2 Vérité scientifique et opinion
Fondée sur notre perception immédiate des choses, liée à notre tendance à ne retenir des choses que ce qui ce est utile à la vie, l’opinion est incertaine. Elle ne peut donc qu’entraver la recherche de vérité et le scientifique ne doit pas se contenter de la rectifier sur des points particuliers, il doit la détruire. C’est ce que souligne Gaston Bachelard dans La Formation de l’esprit scientifique (1938) : « l’opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins de connaissances ».
Le scientifique doit même s’interdire d’avoir des opinions sur des questions qu’il ne comprend pas. Car avoir une opinion, c’est déjà répondre avant même d’avoir trouvé la question or ce qui caractérise avant tout le scientifique, c’est le sens du problème.
Même une connaissance acquise par un effort scientifique n’est pas définitive et doit être questionnée. L’acquis ou ce qu’on croit acquis peut être un facteur d’inertie pour l’esprit. Toute théorie scientifique qui règne longtemps perd peu à peu « son vecteur d’abstraction, sa fine pointe abstraite ».
La vérité