La vie de cour
Au sens strict, la curia était un tribunal, un organe de gouvernement restreint. Puis, son acceptation a évolué, et le mot de cour « englobe tout à la fois le souverain, ses familiers, sa haute administration et le personnel qui, à l'un ou l'autre titre, prend part à l'existence ou aux réjouissances curiales ». La cour royale française des XIV et XVème siècle ne regroupe que quelques centaines de personnes. Elle est largement itinérante parce qu'elle suit le roi dans les pérégrinations qu'il effectue dans le royaume. Elle est à la fois concurrencée et imitée par des cours princières, celles de parents du roi placés à la tête de grandes principautés territoriales les ducs de Bourgogne, d'Anjou, de Berry, de Bourbon, d'Orléans et de Bretagne- qui notamment durant la période 1380-1480, l'emportent parfois en magnificience sur la cour royale. Partout en Europe, les villes de cour, de tradition et d'origine fort anciennes ou de création toute récente, l'emportent sur les autres cités ; elles ponctuent la carte de foyers où la civilisation prend un tour original, plus brillant. Ainsi, en France, à Paris et, d'une manière plus ou moins éclatante, dans les capitales des Etats apanagés où se dressent de plus en plus nombreux, plus riches, ostentatoires, les palais des princes et de leurs familiers, courtisans, grands commis : à Dijon, à Bourges, à Angers ou à Moulins. Ainsi, en Angleterre, à Londres ; en Espagne, à Madrid ; dans l'Empire, à Prague avec Charles de Luxembourg. Plus encore en Italie à Bologne, ville marchande imposent leur seigneurie pendant trois générations et fastueux arrogants se conduisent comme les véritables maître de la ville, de même à Florence avec les Médicis, sous Laurent le Magnifique après le retour au pouvoir de la famille, en 1512.
Ce triomphe de la société de cour princière tient à plusieurs facteurs et en premier lieu, à une conjoncture politique nouvelle. Les façons de gouverner ne sont plus du tout