De son vrai nom Ella Kagan (puis Triolet de son premier mari, nom qu'elle gardera toute sa vie), elle est fille de Elena Youlevna Berman (pianiste de grand talent, sans être musicienne professionnelle) et de l'avocat juif Youri Alexandrovitch Kagan qui s'était spécialisé dans des contrats d'artistes et d'écrivains. Elle a pour sœur aînée Lili, dont elle est très jalouse, mais qu'elle admire en même temps. À partir de ses souvenirs d'enfance, elle écrit son premier roman en russe : "Fraise des Bois" (un surnom qu'on lui donnait quand elle était enfant, livre publié en 1926), largement empreint du sentiment d'avoir été mal-aimée par ses parents. Lili rejoindra en 1905 la Révolution russe et c'est notamment par elle qu'Elsa et Louis Aragon auront des contacts communistes en URSS, car tout naturellement durant leurs séjours en URSS, le couple Elsa-Aragon était hébergé chez Lili. Elsa est l’amie d'enfance du linguiste Roman Jakobson qui tomba amoureux d'elle. Elle apprend le français très tôt — elle commence son journal en français en 1909 —. En 1915, elle rencontre le poète futuriste Vladimir Maïakovski qui deviendra ensuite le compagnon de sa sœur Lili. Elsa se découvre une passion pour la poésie qui lui fera fréquenter assidûment les cafés le soir, après ses cours à l'école d'architecture, dans un cercle littéraire autour de la figure charismatique de Maïakovski. Elle y rencontre notamment Victor Chklovski, linguiste et écrivain qui tombe éperdument amoureux d'elle, sans réciprocité, mais avec lequel elle nourrit un échange épistolaire que Chklovski publiera en 1923 sous le titre de "Zoo, lettres qui ne parlent pas d'amour ou la Troisième Héloïse". Ce recueil de lettres sera lu par Maxime Gorki, le pape de la littérature révolutionnaire qui, ayant particulièrement goûté aux lettres d'Elsa demandera à la voir et durant leur entrevue, Gorki encourage la jeune femme à se consacrer à l'écriture. En 1918, Elsa quitte la Russie et en 1919, elle épouse à Paris André