La vie de mon chat
« Madame, il est parfait ! A 72 ans, le poil est beau, il reste vif pour un spécimen d’intérieur, la digestion est bonne, et les dents encore blanches, non vraiment, une bonne petite vie popote et heureuse, parfait ! Parfait !»
Non, cet homme aux manières un peu efféminées ne me parle pas de mon époux, mais de mon vieux chat de 14 ans, en rv « révision annuelle ». 14 ans ça fait 72 ans en convertisseur âge humain, « c’est pour que vous vous rendiez compte » me dit le docteur.
Tout en remettant l’animal dans sa boite de transport, je m’interroge sur la réflexion de mon véto : la vie de mon chat est elle un long fleuve tranquille ?
Il faut d’abord décrire la bête : il est grand, costaud (le chat, pas le véto), 5 kg tigré avec une certaine grâce aristocratique naturelle. Il aurait pu être Bret st Clair (sic « Amicalement Vôtre » pour les incultes) dans une autre existence. (Non, je ne me la raconte pas, non !).
Il est arrivé à la maison à peine sevré, et ma fille, du haut de ses 4 ans à l’époque, l’a immédiatement kidnappé le mettant dans son lit pour dormir avec. J’ai tempêté, éloigné le chaton et une fois tout le monde couché, elle s’est relevé pour faire ce que nous lui avions interdit. Le lendemain matin, elle avait du caca jusqu’au cou. J’avoue avoir eu une poussée jubilatoire de solidarité avec le nouveau venu.
De ses premiers rapports avec chacun d’entre nous, il en tira les conclusions qui s’imposaient :
La fille c’était l’ennemie. (Voir plus haut)
Le fils, le bon pote.
Le mari qui vociférait la veille de son arrivée « Jamais, tu m’entends, Béa, jamais un chat ne franchira cette porte, moi vivant ! JAMAIS !!! » Le mari en question, donc, tomba sous le charme au bout de quelques jours, par conséquent, pas la peine d’en faire des tonnes avec cet homo sapiens là.
Et moi, j’étais le tiroir à bouffe.
6 mois plus tard, notre chat avait de nouveau d’excellentes raisons de nous faire la gueule :
1) nous l’avions affublé d’un prénom de