La vie devant soi
La vérité est qu'on trouve du Ajar dans toute l'œuvre de Gary. Même si on ne pouvait s'en apercevoir qu'après coup, Ajar est partout présent, avec son ironie introvertie, son parler décalé, sa philosophie parodique, son humour, 'humour juif ", dit-il, " un produit de première nécessité pour les angoissés ". Il sait dire sans provocations inutiles ni excès affectifs la cruelle lucidité de Gary et son refus de désespérer. Car il est toujours plus désespéré que cynique, d'un pessimisme comique, presque consolant. Son humour n'éteint pas l'espoir. Sa lucidité ne se nourrit ni d'aigreurs, ni de rancoeurs, encore moins du mépris des autres, mais d'un idéalisme totalement insensé d'une poignante et tragique humanité.
A propos du bonheur Momo dit " Moi, l'héroïne je crache dessus. Les mômes qui se piquent deviennent tous habitués au bonheur et ça ne pardonne pas, vu que le bonheur est connu pour ses états de manque. Pour se piquer, il faut vraiment chercher à être heureux et il n'y a que les rois des cons qui on des idées pareilles. […]Je ne tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie. Le bonheur c'est une belle ordure et une peau de vache et il faudrait lui apprendre à