La vie est un songe
C'est l'époque de Velasquez et de Miguel de Cervantès, artistes que nous auront l'occasion de croiser à nouveau dans ce site.
Calderon a écrit quelques 1500 pièces. Ce nombre impressionnant doit être tempéré par le fait qu'il écrivit, outre des pièces d'envergure comme La Vie est un Songe, Le grand Théâtre du Monde ou Le Magicien prodigieux, beaucoup d'"autosacramentales", héritières de "mystères" médiévaux (sorte de théâtre sacré qui se jouait dans les églises au moment de certaines fêtes), mises en scènes de miracles ou d'épisodes édifiants des Evangiles ou de vies de saints.
La Vie est un Songe
La Vie est un Songe est, de loin, la pièce la plus célèbre de Calderòn. Sa dimension métaphysique, qui l'éloigne quelque peu des thèmes classiques du théâtre du Siècle d'Or espagnol, la rapproche davantage de la littérature spirituelle.
Le thème est inspiré des Mille et une nuits, l'épisode d'Abul'Hasam ou le dormeur éveillé.
Un fils naît au roi de Pologne. La mère meurt en couches et le roi voit dans le ciel des signes funestes et certains. Pour empêcher que l'enfant devienne un jour le tyran de la Pologne, le roi le déclare mort-né et l'enferme dans une tour.
L'histoire commence lorsque Rosaure, la fille séduite et abandonnée d'une mère séduite et abandonnée, arrivée en Pologne pour laver l'honneur de sa mère et le sien propre, croise le chemin du prince prisonnier, Sigismond. Si l'on est sensible au sort peu enviable du jeune homme, on est inquiété par ses passions et la violence, pour ne pas dire la bestialité, de sa nature. Personnage central,