la vie
ÉLÉMENTS DE DOCIMOLOGIE
La docimologie ou science des examens est relativement récente. Elle doit le jour aux travaux d’H. Laugier et H. Piéron1. Elle s’est développée en France, en Belgique, aux ÉtatsUnis, au Québec, dans les facultés des sciences de l’éducation et les ministères. Depuis peu, sous le nom d’édumétrie, elle tente de prendre de l’extension dans une direction plus formative, par l’analyse d’unités d’apprentissage comme la question à choix multiple
(Q.C.M.). Elle est en passe de devenir la science de la mesure en éducation2.
Dans les écoles et les lycées, la tendance est encore de penser qu’elle ne touche que les mathématiciens ou les éducateurs férus de statistiques. Et pourtant tous les enseignants n'ont-ils pas affaire à des listes de résultats d'examens ou de tests ? Ils deviendraient plus aisément docimologues si la docimologie, abandonnant ses habitudes langagières mathématiques, abstruses aux non initiés, se laissait traduire en un langage plus accessible3. Présentons les choses concrètement. On réunit, disons, une soixantaine de Q.C.M. dans un questionnaire qu'on administre à un groupe d'une centaine d'usagers représentatifs de la population visée. Les réponses saisies peuvent entrer dans un tableau à deux dimensions à raison d'une ligne par individu et d'une colonne verticale par question.
1. Cf. H. Laugier, Études docimologiques sur le perfectionnement des examens et concours, Paris,
Conservatoire National des arts et métiers, 1934, 88p. H. Piéron, Examens et docimologie, Paris, P.U.F.,
1963.
2. Voir notamment D. Leclercq, Qualité des questions et signification des scores, avec application aux QCM,
Bruxelles, éd. Labor, 1987, 174p.
3. Sont ici présentés les travaux d'une équipe de recherche, à l'Université de Montréal, composée notamment de Serge Normand (Service Pédagogique), de Norman Molhant (ÉcoSystématica, société pourvoyeuse de logiciels sur mesure), de Michaël Strobel (professeur à la Faculté des