La villa de potosi
Héritière de l’ancienne « Polis » grecque, la ville a toujours été le lieu privilégié de la civilisation. Lorsque Christophe Colomb arrive aux Antilles, il ressent immédiatement le besoin de créer deux villes : Navidad en 1492 et Isabela en 1493. Si ces créations furent de cuisants échecs, la volonté de fonder ces villes montre bien le lien puissant qui existe pour les colons Espagnols entre colonisation et urbanisation. L’historien Thomas Calvo compte d’ailleurs près d’un millier de fondations urbaines Espagnoles entre 1492 et l’indépendance. Grace à ses chroniques de voyage connues sous le nom de Viajes Al Rio de La Plata y a Potosi, le sieur d’Accarette nous permet de découvrir l’Amérique du XVIIe siècle : ses villes, ses populations, ses coutumes, ses mœurs ou encore ses paysages. C’est en décembre 1657 que notre voyageur français entame son long voyage de Cadix jusqu’en Nouvelle-Espagne. Muni d’une permission de la Couronne pour pénétrer à l’intérieur des terres, le sieur d’Accarette débarque à Buenos Aires et poursuit son voyage par la terre jusqu’à Potosi. Au bout de soixante-cinq jours, notre voyageur arrive à la ville impériale de l’argent dont il nous offre une description minutieuse. Une légende entoure la fondation de Potosi. Le Cerro Rico était un lieu sacré pour les populations, il s'agissait d'une huaca, c'est-à-dire d'un site dédié à l'adoration d'une divinité. L’inca Huayna Capac aurait découvert les richesses du mont, mais ne les auraient pas exploitées, avertis par la montagne même que celles-ci étaient destinées à des nouveaux venus. Les historiens pensent aujourd’hui que cette légende fut inventée par les colons afin de justifier leur exploitation de la mine. En effet, les archéologues ont démontré que la mine fut exploitée dès le XIIe siècle. Le découvreur officiel de Potosi fut un Indien yanacota Diego Huallpa, qui en 1545 aurait dévoilé aux colons les richesses de la montagne. Potosi vint alors à s’accroitre