La ville
I) Même si, sur un plan symbolique, villes et campagnes renvoient toujours à des significations et à des valeurs opposées, la ville étant assimilée à la civilisation et au progrès, et la campagne à la tradition et à la simplicité...
A. La ville est à la fois l'antique Babylone, abri de tous les vices de la civilisation, et la nouvelle Jérusalem, espace du vivre ensemble et du progrès
1. La ville constitue pour ses détracteurs l'abri de tous les vices, le théâtre de toutes les tentations
2. La ville symbolise à la fois la liberté extrême de l'individu, et la solitude au milieu des masses, c'est-à-dire le relâchement du lien social
3. La ville constitue l'espace du vivre ensemble et le support de toutes les utopies
B. La campagne renvoie à l'absence de civilisation et, cristallisant à ce titre toutes les ambiguïtés de la modernité, elle est à la fois le refuge de l'innocence et l'oasis de la sauvagerie
1. Observée par des urbains nostalgiques et revenus des promesses menteuses du progrès, la campagne serait le refuge salubre des valeurs authentiques et des traditions
2. La campagne représente également un espace rebelle aux progrès et à la civilisation, à la fois pauvre et fruste
3. Les campagnards sont à la fois moqués pour leur crédulité, et craints pour leur sournoiserie et leur rapacité
II) Les modes de vie de la ville se sont généralisés à la faveur de la « fin des terroirs » et du processus de périurbanisation, et le principal enjeu pour l'aménagement de l'espace est désormais de ne pas laisser à la dérive les espaces périphériques : la banlieue et le rural isolé
A. La « fin des terroirs » a permis, dans un premier temps, de rapprocher les modes de vie urbains et ruraux
1. Contrairement à ce qu'affirme l'historiographie romantique, les campagnes françaises formaient jusqu'au début du XXe siècle, au coeur de la nation, un monde à part
2. Dans un territoire encore largement cloisonné, une barrière relativement étanche séparait la