La vitesse et la lenteur
« Tout, et tout de suite. » Serait-ce cela le nouvel adage de la société humaine ?
Puissance, accélération, augmentation, dépassement, croissance, progrès.
De nos jours, l’homme moderne ne jure que par ces mots. Heure après heure, minute après minute, d’innovantes technologies apparaissent, de nouveaux bouleversements viennent ébranler le monde sans que cela ne semble poser un problème à quiconque. Après tout, la société est en pleine expansion, le vingt-et-unième siècle est le siècle du progrès, pourquoi s’en plaindre ?
Certes, loin de moi l’idée de réfuter les nombreuses avancées tant économiques que technologiques contribuant à l’amélioration de la condition humaine. Cela implique-t-il pour autant qu’une autre forme d’existence ne soit préférable à celle dans laquelle les hommes modernes se complaisent ? Les mentalités actuelles auraient-elles oubliées le mot « l-e-n-t-e-u-r » ? Seraient-elles à ce point obnubilée par leur désir de vitesse qu’elles auraient définitivement banni de leur vocabulaire des termes telles que « calme » , « patience » ou encore « douceur » ?
Car, à n’en pas douter, une véritable philosophie de vie se cache derrière ces mots à l’allure innocente.
Mais au fond, qu’apporte-t-elle de plus que notre mode de vie actuel ? Pourquoi ne pourrions-nous pas continuer à nous délecter de cette existence au sein de laquelle progrès est associé à vitesse ?
Tout d’abord, le rythme de vie effréné auquel nous sommes quotidiennement soumis nous empêche d’observer toutes les beautés de la nature et du monde qui nous entoure. Pressés par le temps, nous passons nos journées à courir et exécutons cette cadence infernale jusqu’à n’en plus pouvoir. Mais à côté de cela, à côté de notre travail, de nos activités, de nos échéances, n’y a-t-il pas tout un univers qui n’attend que notre attention pour s’épanouir encore davantage ?
Qui donc se permet encore d’admirer silencieusement le dépouillement automnal des