La volonté de punir
La volonté de punir - Essai sur le populisme pénal
Résumé
Une rhétorique punitive envahit nos sociétés démocratiques. Le terrorisme, développement d’une criminalité transnationale, la petite et moyenne délinquance exacerbent le sentiment d’insécurité. On assiste donc à une demande croissante de sécurité et de protection de nos sociétés.
En deux siècles il y a donc eu une énorme évolution: le droit de punir s’est éloigné du délinquant; on ne le considère plus comme un « semblable » mais comme un « autre » qu’il faut éliminer. La peine n’a plus pour finalité de réinsérer le condamné mais de protéger la société et plus particulièrement la victime.
Depuis la Révolution la peine et la prison ont beaucoup évalué. Nous sommes passés d’une volonté de modération des peines dans un but de réhabilitation à un durcissement du système pénal. Il y a deux siècles, on voulait changer l'homme coupable pour le réintégrer dans la société. De nos jours, le discours est devenu plus brutal et n'aborde plus le terme de réinsertion.
C’est alors que commence l’ascension d’une société de sécurité qui doit répondre à la mutation de la délinquance et à la défaillance de l'État. Aujourd'hui, cette volonté d’une société de sécurité atteint son point culminant face à la nouvelle menace du terrorisme transterritorial. Ce crime contre l'humanité a augmenté à cause de la mondialisation et l'effacement virtuel des frontières. La criminalité s'est intensifiée, notamment l'immigration illégale, le trafic de drogue et d'êtres humains. De là, naissent les populismes à la fois dans le discours médiatique, politique mais aussi juridique avec pour point d’orgue « la réprobation médiatique ».
Un autre problème se fait sentir, le déplacement de l’objet du discours pénal de l’auteur de l’infraction vers la victime. Pendant longtemps, les victimes étaient utiles à la collectivité. La victime était mise à l’écart du procès pénal, aujourd'hui, elle occupe une place très