La voyage
« Les voyages ont-ils tué le voyage ? »
L’homme moderne est un être en constant mouvement. Avec l’accélération des rythmes de vie et le développement des moyens de transport de plus en plus performants, il a la possibilité de se rendre en un temps record à l’autre bout de la planète pour y séjourner pendant une certaine durée. Partir en voyage est plus aisé de nos jours et l’on observe un accroissement du nombre de déplacements par personne sur un an.
Est-ce à dire que l’augmentation quantitative du nombre de voyages a déteint sur les qualités inhérentes au voyage et sur ce qu’il impliquait jusqu’alors pour le voyageur ? Les voyages en tant qu’action pratique, en tant que concrétisation du voyage, ont-ils annihilé, détruit, fait disparaître la notion, le concept même de voyage ?
Pour répondre à ce questionnement, il convient de s’interroger sur les facteurs qui militent en faveur de la destruction du concept de voyage. Puis seront examinés les éléments permettant de préserver intacte la notion de voyage. La confrontation de ces deux aspects antinomiques favorisera une approche plus nuancée de la réponse, qui prend en compte à la fois le voyageur et le voyage qu’il effectue.
* * *
Les voyages en tant qu’action pratique ont tué le concept de voyage. En témoignent le développement du tourisme, l’uniformisation des modes de vie dans la plupart des pays du monde et le changement que l’on observe dans le but du voyage.
Le développement du tourisme a donné naissance à une nouvelle forme de voyage : le voyage pour le loisir, le plaisir, la détente. On voyage non plus pour partir à la découverte de contrées inconnues, mais pour échapper à la routine d’une vie réglée comme une horloge, une vie dans laquelle la place accordée au hasard, à l’imprévu, aux aléas est ridiculement petite, voire infime. Le voyage tel qu’il a été développé dans notre société actuelle prend la forme d’un produit de consommation. Il se présente sous la