La vérité
L’extrait étudié est un passage de Rhinocéros, quatrième pièce du grand représentant du théâtre absurde au XX° siècle, Eugène Ionesco. L’anti-auteur français écrit en 1959 cette pièce de théâtre en quatre tableaux pour trois actes. Au même titre que La Cantatrice Chauve, Rhinocéros s’impose comme une pièce majeur du théâtre de l’absurde, ou du moins « de l’insolite » selon les propos de l’auteur. La pièce dépeint une épidémie imaginaire de « rinhocérite », maladie qui effraie tous les habitants d’une ville, et les transforme par la même occasion en Rhinocéros. L’extrait étudié se situe au deuxième acte, lors de l’exposition du premier tableau. Le (ou les !) Rhinocéros est (sont) apparu(s) aux yeux de la population. La scène se passe dans le bureau de travail de Béranger, où celui-ci arrive, en retard, en pleine dispute de ces collègues. Aux vues de l’extrait, nous pouvons nous poser la question suivante : Comment Eugène Ionesco montre-t-il l’instabilité de la société, confrontée à l’arrivée inattendue de la « rinhocérite » ? Pour répondre à cette question, je commencerai par analyser l’instabilité sociétale suggéré par Ionesco dans l’extrait, puis j’analyserai le message que délivre Ionesco implicitement, au travers des évènements de la pièce. Comme dit précédemment, l’extrait débute sur l’arrivée de Béranger sur son lieu de travail. Pendant que celui-ci arrive, le spectateur assiste depuis plusieurs répliques à une conversation entre Botard, Dudard, et monsieur Papillon. La discussion semble néanmoins tourner à la dispute, opposant Botard aux deux autres personnages alors présents. Le premier élément remarquable est la proéminence du discours de Botard, qui semble s’imposer par rapport aux paroles des autres. En effet, celui-ci s’exprime de manière expressive, on peut ainsi relever quatre points d’exclamations durant ces toutes premières répliques. De plus, l’assurance de ces propos se manifeste par