laideur
Je vous propose dans cet entraînement un sujet inédit tout à fait dans l'optique de l'examen, mais qui va vous changer des sujets habituellement posés. Ce corpus en effet vous amènera à réfléchir à la manière de faire voir et de se représenter le beau ou la laideur. Comme le dit Voltaire, le beau est "relatif". Cette problématique conduit ainsi à travailler sur un terme qui n'est pas simple à définir : le beau est-il toujours "esthétique" ? La laideur est-elle forcément "moche" à voir ? Le corpus ainsi que l'écriture personnelle sont difficiles : de fait, c'est la fonction de l'art qui se trouve posée ici : ne serait-il pas parfois un détournement de la beauté ? De Baudelaire à l'expo Trash en passant par le peintre Bacon, il y a une sorte de jeu de la transgression et de la provocation : faire voir la laideur, n'est-ce pas donner une valeur esthétique à ce qui est considéré comme repoussant, vulgaire, indécent ou obscène ?
Niveau de difficulté : *** (* accessible ; ** moyennement difficile ; *** difficile)
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Document 1 Voltaire, article "Beau" du Dictionnaire philosophique (1764).
"Puisque nous avons cité Platon sur l’amour, pourquoi ne le citerions-nous pas sur le beau, puisque le beau se fait aimer? On sera peut-être curieux de savoir comment un Grec parlait du beau il y a plus de deux mille ans.
« L’homme expié dans les mystères sacrés, quand il voit un beau visage décoré d’une forme divine, ou bien quelque espèce incorporelle, sent d’abord un frémissement secret, et je ne sais quelle crainte respectueuse; il regarde cette figure comme une divinité.... quand l’influence de la beauté entre dans son âme par les yeux, il s’échauffe: les ailes de son âme sont arrosées; elles perdent leur dureté qui retenait leur germe; elles se liquéfient; ces germes enflés dans les racines de ses ailes s’efforcent de sortir par toute l’espèce de l’âme » (car l’âme avait des ailes