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La BCE lance une opération vérité géante sur les banques européennes
La prise en charge par la BCE de la régulation de 124 banques européennes les plus importantes comporte une condition préalable essentielle: une analyse de la santé financière de ces banques par un cabinet d’audit désigné à cet effet par la BCE. L'opération est inédite par son ampleur et sa durée, puisqu'elle s'étalera sur les douze prochains mois. Ce temps est toutefois indispensable pour assurer le sérieux de l'exercice, s'il s'agit de lever enfin toutes les incertitudes concernant la santé du secteur et sa capacité à absorber des chocs violents. "C'est comme faire un état des lieux dans un appartement avant de s'y installer," affirme Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France.
Difficile de contester la légitimité de l’exercice, qui n’en suscite pas moins de craintes. Ainsi, le professeur Eric Lamarque fait observer que les stress tests de la BCE affaiblissent autant les banques européennes qu'ils ne participent à leur renforcement. C’est un peu comme si le fait qu’un malade passerait des tests pour effectuer un diagnostic de sa maladie pouvait, en soi, affaiblir ou renforcer son état de santé.
COMMENT LE TEST VA-T-IL SE DÉROULER ?
Il va s'organiser en trois piliers. Premier volet, une évaluation prudentielle des banques. Il s'agit notamment d'examiner leur niveau de liquidité et la qualité du financement. Le deuxième volet était le plus attendu : la revue de la qualité des actifs de la banque, encore appelée AQR (pour « asset quality review »). Enfin, l'exercice s'achèvera par un «stress test» mettant les bilans des banques à l'épreuve d'une crise dont le scénario n'a pas été dévoilé. Les résultats seront connus dans un an et demanderont à certains, le cas échéant, de nouveaux efforts de capitalisation.
L'ÉVALUATION SERA-T-ELLE CRÉDIBLE ?
« Le fait que l'exercice relève de la BCE, et non des régulateurs nationaux lève la question de tout possible