Langage pensée
La langue découpe le réel en concepts, mots. Par conséquent elle impose un cadre à la pensée. Le passage de la pensée au langage implique nécessairement une transformation, une déformation. (Nietzsche, Sartre)
Chez Nietzsche cette critique du langage rejoint la critique de la conscience : de manière générale le passage de l'inconscient à la conscience implique toujours déformation, corruption, falsification, superficialisation et généralisation...
Chaque langue contient les préjugés d'une culture et influence insidieusement notre pensée. Il y a un inconscient collectif contenu dans la langue (bien distinguer langue et langage !) qui agit sur nous à notre insu. Nous sommes parlés par la lange, par notre culture, par notre idéologie, par le spectacle... Nous sommes des marionnettes dans les mains de la langue qui guide notre pensée pas à pas...
A titre d'exemple on peut évoquer les différentes catégories conceptuelles des différents peuples... Ainsi les fameux Inuits qui disposent d'une dizaine de mots correspondant à autant de nuances de blanc.
Non, le langage ne trahit pas la pensée, au contraire :
Hegel : le langage est l'aboutissement de la pensée. Sans lui il n'y a pas vraiment de pensée, il n'y a que le brouillard et la confusion de l'inconscient.
Le langage permet de dire clairement ce que l'on pense et de préciser notre pensée. Exemples concrets (écrire une lettre, une dissertation de philosophie, discuter avec un ami, etc.). Au-delà, le langage permet de savoir ce que l'on pense, d'élaborer notre pensée elle-même. Celle-ci ne préexisterait pas au langage, ce serait une sorte d'illusion rétrospective que de croire qu'il existait quelque chose avant que nous ayons parlé.
Il est facile de montrer, plus généralement, que c'est de la faculté de langage que nous tirons notre intelligence pour sa majeure partie... bien qu'une pensée sans langage soit également concevable, en particulier si on ancre la pensée dans