Langue morte
Langue morte
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Une langue est dite morte quand il n'existe plus de locuteurs l'utilisant comme outil de communication dans la vie courante sous la forme réputée morte.
Les deux nuances « comme outil de communication dans la vie courante » et « sous la forme réputée morte » ont leur importance si l'on veut conserver cette locution contestée (notamment à cause de la métaphore biologique qu'on trouve aussi dans langue vivante, inappropriée) dans l'arsenal conceptuel de la linguistique. En effet : certains définissent une langue morte par le fait qu'elle n'a plus aucun usager. Ce serait là une définition très restrictive, qui aurait pour effet de limiter l'application du concept aux seules langues anciennes non déchiffrées. En effet, des langues comme l'égyptien et le latin écrit classique ont encore des usagers, ne serait-ce qu'en la personne de ceux qui les étudient ; on sait que les langues se transforment ; dès lors certaines langues réputées mortes doivent être considérées comme langue vivante si l'on considère les nouvelles formes qu'elles ont pu prendre ultérieurement. Par exemple, le latin survit de nos jours sous les espèces des langues romanes, produit de l'évolution du latin parlé, et l'araméen, longtemps principale langue de communication au Moyen-Orient vit encore sous plusieurs formes de néo-araméen.
Il y a donc des degrés dans le statut de langue morte, et ce statut peut évoluer. Ainsi, si le latin est généralement considéré comme une langue morte, il n'en reste pas moins qu'elle est toujours la langue officielle de l'Église catholique romaine, après avoir été celle de l'université (on a encore défendu des thèses en latin à la Sorbonne au début du xxe siècle); le dernier concile s'est tenu en cette langue, et un peu partout dans le monde, des gens communiquent en latin. Selon un article de Pierre Georges[réf. souhaitée]