Las ou est maintenant

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En effet, les regrets vont être la marque récurrente de ces deux quatrains. Ils sont rendus par un questionnement répétitif qui prend la forme d’anaphores : où est, où sont. Du Bellay utilise la forme concentrique et fermé du sonnet pour mettre en avant ses regrets et donner au texte une structure logique très claire : les deux quatrains qui constituent une succession de questions qui renvoient au passé vont s’opposer aux deux tercets qui sont des réponses qui renvoient au présent.
Cette structure souligne en fait l’anéantissement du passé la perte des illusions, la perte des ambitions de jeunesse, autant de thèmes concrétisés ici autour d’un topo cher la Pléiade, savoir la perte d’inspiration poétique. Les expressions des deux quatrains vont trouver dès lors leur écho dans les tercets (Fortune vers 1 et 9, v.3 ≠ v.12, v.2 ≠ v.10, v.4 ≠ v.13, v.6 ≠ v.14). Ces procédés antithétiques sont mis en évidence par une opposition entre la modalité interrogative des vers 1 8 et la modalité assertive des vers 9 14.
L’adverbe temporel maintenant, placé à la césure médiane du vers 1, est lui aussi reprit au début du vers 9, soulignant ainsi l’articulation, le contraste, entre quatrains et tercets. Il renforce également l’exclamation initiale Las et insiste sur l’aspect insupportable résigné pour le poète de ne plus avoir d’inspiration et de ne plus être au-dessus des autres (cf. vers 4 qui concrétise l’importance de l’inspiration avec la présence à l’hémistiche du mot flamme). Dans la continuité de l’image de l’inspiration poétique, le deuxième quatrain met en avant le tableau allégorique des Muses elles-mêmes métonymie de l’inspiration et qui n’est pas sans évoquer le célèbre tableau d’Andrea Mantegna Le Parnasse. Cette allégorie est mise en valeur par la musicalité d’une longue phrase dont les enjambements rendent compte de la grâce et de l’élan des
Muses dansant. A cela s’ajoute des allitérations de sifflantes et de liquides qui renforcent la fluidité. Mais,

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