Le baroque
Ce terme ne fut pas employé par les contemporains pour qualifier leurs propres créations ; il s'agit d'une invention bien plus tardive (fin XIXe).
Par analogie, la notion de baroque a été transposée dans le domaine littéraire, afin de qualifier les œuvres comprises entre la Renaissance et le Classicisme
Au cours du XVIIIe siècle sont apparus les sens figurés de " bizarre ", " grotesque ", " extravagant ", " insolite ". Le terme est souvent péjoratif.
Plus tard, il se spécialise en histoire de l'art pour désigner le style architectural et décoratif qui s'écarte des règles de la Renaissance classique. Il est alors parfois associé à la notion de " dégénérescence "
Mais c'est surtout dans ses Principes fondamentaux de l'histoire de l'art (1915) que Wölfllin ouvra la voie à une véritable redécouverte de l'art baroque. Il en proposa une définition à partir de cinq critères distinctifs : le passage du linéaire au pictural, le passage d'une présentation par plans à une présentation par profondeur, le passage de la forme fermée à la forme ouverte, le passage de la pluralité à l'unité, le passage de la clarté absolue à la clarté relative.
En France, la reconnaissance du baroque littéraire en tant que période autonome est due à Jean Rousset et à ses deux ouvrages fondamentaux (bien qu'à présent un peu dépassés) : La Littérature de l'âge baroque en France (1953) dans lequel il met en évidence les deux modes d'existence que sont la métamorphose et l'ostentation, respectivement emblématisés par Circé et le Paon. L'Anthologie de la poésie baroque française, parue en 1961,