Le Bonheur est-il l'unique fin désirable ?
Le bonheur est souvent conçu comme étant une fin ultime de l'homme, c’est à dire l'eudémonisme. Dans la mesure où le bonheur est défini comme le souverain bien, il se distingue des fins partielles, des fins qui deviennent des moyens pour atteindre des fins plus élevées, comme la richesse. Le bonheur est la fin la plus haute, une fin que l’on recherche pour elle-même, une fin en soi. Mais nous ne connaissons rien de la nature du bonheur. Selon l'opinion commune, le bonheur consiste dans l’assouvissement intégral des besoins et désirs. Le bonheur est ce qui nous comble de façon pérenne contrairement au plaisir. Cependant, tous, nous sommes amenés à chercher le bonheur, ce qui nous condamne finalement à une vie axée sur cette recherche et non pas sur notre réalisation en tant qu'être humain.
Quelle est vraiment la nature du bonheur ? Le bonheur est-il l'unique fin désirable ou bien peut-on s'affranchir de cet appel irrésistible du bonheur ? Si c'est le cas, comment y parvient-il ?
Il s'agit donc de s'attacher à comprendre la nature inatteignable du bonheur, puis de s'intéresser à savoir si l'accomplissement comme homme est une alternative au bonheur comme fin désirable.
Avant de s'interroger sur le Bonheur, il nous faut comprendre le sens de cette notion, à la fois énigmatique, propre à tous, et universelle à la fois. Nous essayerons donc de comprendre ce qu'est le Bonheur, à la fois en montrant en quoi l'opinion commune nous envoie une fausse idée du bonheur, puis en essayant d'étudier sa nature profonde.
Souvent, il apparaît que l'opinion commune considère le plaisir comme le bonheur. C'est une erreur, car si le plaisir nous procure un sentiment plaisant, agréable, celui-ci n'en est pas moins éphémère : le contentement par rapport à un bien matériel dépend donc d'un objet, qui ne peut pas nous satisfaire indéfiniment. L'opinion commune fonde le bonheur sur le plaisir car c'est ce qui, en prime abord,