Le bonheur selon kant
La thèse que défend Kant consiste à affirmer qu’une action ne peut avoir de valeur morale qu’à la condition qu’elle s’oppose à nos inclinations, c’est-à-dire à nos désirs, nos appétits, nos passions, nos sentiments : seule une action morale est véritablement morale, c’est-à-dire est faite par devoir, lorsqu’elle exclut toute inclination, même conforme au devoir.
Mais cette thèse nous interpelle quelque peu. En effet, pourquoi faire du bonheur un devoir alors qu’il semble bien que ce soit le but ultime de tous les hommes ? Alors, pouvons-nous faire du bonheur un devoir, une exigence morale ou au contraire est-ce inutile et paradoxal ?
Nous verrons dans un premier temps, par l’analyse de la notion de de devoir, que le bonheur et le devoir sont étroitement liés puis dans un deuxième temps, nous nous demanderons s’il est vraiment de notre devoir d’être heureux.
I : BONHEUR = DEVOIR INDIRECT ET MORAL Définition des concepts
Le bonheur est un état durable de plénitude et de satisfaction, état agréable et équilibré de l'esprit et du corps, d'où la souffrance, le stress, l'inquiétude et le trouble sont absents. Étymologiquement, ce mot vient de l'expression « bon eür ». « Eür » est issu du latin augurium qui signifie « accroissement accordé par les dieux à une entreprise ». Ce mot latin est lui-même issu d'une racine indo-européenne (reconstituée) aweg, dont les autres principaux représentants en latin sont : augere, auctus : « s'accroître » qui a donné augmenter ... ; auctor : « qui fait croître », « fondateur », « auteur », qui a donné auteur, autorisé, autorité, octroyé, .Le devoir désigne l’ensemble des règles générales qui guident la conscience morale. Il est accompli par obligation, en