Le bonheur
Cette phrase extraite d'un poème de Jacques Prévert, réactualisée par Jean-Louis Trintignant lors de la remise du prix au festival de Cannes n'est pas un effet de style. Elle constitue même un sacré remède à la sinistrose ambiante. Spinoza, déjà au XVIIème siècle exhortait ses semblables à rechercher le bonheur pour le trouver. C'est vrai qu'il y a une bonne soixantaine d'années déjà, on nous expliquait que pour être heureux, il fallaitt avoir une belle maison. Et puis une belle voiture. Il y a cinquante ans, il fallait, pour être heureux avoir en plus les dents blanches, le teint hâlé, partir avec la caravane "au cul" sur la Côte d'Azur et danser le twist. Ily a quarante ans, le bonheur n'était accessible qu'à condition de partir en avion vers des destinations lointaines dans des villages de vacances, animés par des GO, l'été, et à la montagne l'hiver, de préférence dans les Alpes. Dans les années 80, il fallait avoir sa piscine. Aujourd'hui, tout le monde fait la gueule. Ou plutôt tout le monde est triste. Ce qui est pire. Nous croyions que demain serait toujours plus beau. En tout cas encore plus cher, plus chic plus snob et plus artificiel. Seulement voilà, nous sommes arrivés au bout du système. Nous sommes en train de réaliser qu'il va falloir s'accrocher à des valeurs plus authentiques plus naturelles mais plus difficilement accessibles. Pour être heureux, nous ne pourrons plus ouvrir notre porte-monnaie, il nous faudra réapprendre à nous regarder, nous sourire, nous entraider, nous réjouir à la vue du lever du soleil, au chant des oiseaux. Et quand le gasoil vaudra 2 euro le litre, nous ne pourrons plus nous taper 500 bornes le week-end pour voir la mer. Tant mieux. Nous aurons davantage de temps pour rendre visite à la grand-mère. Le bonheur, c'est comme l'amour, l'amitié et les plantes: il faut le vouloir, l'entretenir .Et il faut beaucoup lui donner, et espérer un petit peu en retour. Cherchons