Le cabinet de reflexion
Avant d’entrer dans le cabinet de réflexion, le profane est invité à retirer tous ses métaux : montre, bijoux, décoration. C’est-à-dire qu’il retire de lui tout ce qui, dans la vie courante, est signe de distinction et d’insertion sociale, ou signe de « respectabilité » : la vertu n’a pas besoin d’ornement.
En maçonnerie, de dépouillement a purement une valeur symbolique. Il ne s’agit pas d’extraire le néophyte au monde profane dans le sens direct du terme. En effet, la Franc-maçonnerie n’exige pas la renonciation au monde temporel, mais prétend seulement enseigner à ses membres comment s’abstraire de ses contraintes. Elle indique la direction à prendre, mais ne porte pas le néophyte sur le chemin. Il doit y aller seul et subir seul les épreuves qui l’attendent.
Il faut qu’il sache que toutes ses idées, toutes ses croyances et préjugés ne sont que la caractérisation de ses problèmes personnels et ne correspondent à rien d’objectif.
Nous avons parlé brièvement des signes que représentent l’abandon des métaux, c’est-à-dire une représentation matérielle qui s’exprime facilement et de façon univoque. Leur interprétation matérielle conduit toujours au même résultat. Les signes mathématiques en constituent la meilleure illustration. Le symbole, quant à lui, se distingue du signe par la pluralité de ses significations : le symbole n’impose rien, il donne à penser. Mais au niveau des métaux, avant l’entrée dans le cabinet de réflexion, nous n’avons pas à faire à une symbolique à proprement parlé. Il s’agit plutôt d’un rite ou une tradition universelle qui repose sur l’idée de renonciation à certaines richesses pour en acquérir d’autres, d’un ordre diffèrent.
Ce rite, en Franc-Maçonnerie, n’est pas appliqué entièrement puisqu’elle restitue les métaux. Ils ne sont, par conséquent, pas objet de mépris : il n’y a pas d’enseignement du mépris à l’égard des richesses. La Franc-Maçonnerie n’exige pas le vœu de pauvreté,