Le cauchemar

393 mots 2 pages
L’artiste constitue alors une classe nouvelle parmi l’élite européenne traditionnelle des rêveurs, au moins depuis William Blake en Angleterre, Goya en Espagne ou Charles Nodier qui, dans la préface de la réédition de Smarra, en 1832, se dit depuis toujours « livré à ces fééries du sommeil ». L’écrivain français présente les songes comme une source d’inspiration intéressante pour le poète. Samuel. T. Coleridge vient en effet de composer en rêve un poème, Kubla Khan, qu’il publie en 1816, tandis que Thomas de Quincey rédige ses cauchemars d’opium et que Mary Shelley voit sa nouvelle, Frankenstein, en rêve. Les Nuits de Young, la fortune exceptionnelle de Dante, de Milton, de Shakespeare et surtout la mode de l’ossianisme qui se répand en Europe contribuent activement à cette revalorisation de la créativité associée aux songes autour de 1800.
Le renouvellement des images de songes entre 1790 et 1850 se manifeste surtout en gravure et dans le domaine du livre illustré qui, faut-il le rappeler, connaît un développement exceptionnel sous la Monarchie de Juillet. Deux raisons peuvent être invoquées. D’une part, les rêves s’intègrent fréquemment dans des récits littéraires et la pratique renouvelée de l’illustration se révèle particulièrement ajustée aux visions oniriques. D’autre part, l’alternance entre les noirs et les blancs, qui est au principe de la gravure, semble coextensive de l’expérience des hallucinations, sur fond de nuit.
Avant d’entrer en matière, rappelons les valeurs que les contemporains de Füssli ou de Grandville attribuaient au rêve ou au cauchemar. Toute une tradition philosophique ou pseudo-scientifique se fonde sur les écrits d’Aristote et fait découler les rêves d’expériences sensorielles et de processus somatiques. Albert Béguin note que la seconde moitié du XVIIIème siècle connaît un foisonnement d’écrits critiques consacrés aux songes. Hobbes, Voltaire ou Diderot s’attaquent à la dimension prophétique des rêves, issue de la pensée

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