Le chômage des jeunes dans le temps : phénomène récent ?
Problématique : le chômage des jeunes est-il un phénomène ancien ou une réalité actuelle ? Vue d’ensemble de l’évolution du chômage des jeunes de 1945 à nos jours

I.

A. De 1945 à 1973, une économie en plein essor propice au plein emploi La société profite d’un essor économique jamais connu auparavant (époque des « 30 Glorieuses ») et des problèmes structurels comme le chômage sont quasi inexistants. La demande de main-d'œuvre est très forte (contexte de reconstruction d’après-guerre) et le plein emploi est atteint. Le seul chômage connu (taux de chômage entre 2 et 3% pour l’ensemble des actifs) peut être qualifié de chômage incompressible (chômage lié à la courte période d’inactivité qui sépare deux emplois). B. À partir de 1974, une économie plus instable cadre de la montée du chômage Suite au premier choc pétrolier (octobre 1973), la situation économique se dégrade et le chômage se développe. En effet, la pénurie de pétrole entraîne l’explosion de son prix et donc des coûts de production. Les entreprises réduisent leurs productions, renoncent à embaucher, voire même licencient. De plus, l’arrivée massive de la génération du « baby-boom » sur le marché du travail accentue encore la montée d’un chômage de masse touchant l’ensemble des actifs (taux de chômage de 3,5%), mais plus particulièrement les jeunes dont le taux de chômage dépasse les 5% dès 1975 (cf. graphe 3 p.39). C. Dès le début des années 80, un chômage structurellement élevé et pondéré par des évolutions conjoncturelles La situation des jeunes sur le marché de l’emploi devient préoccupante. Le chômage des jeunes (15-29 ans) se stabilise à un niveau très élevé par rapport à celui de l’ensemble des actifs. De plus, la courbe représentant le taux de chômage des jeunes forme des pics et des creux importants à partir des années 80 alors que la courbe représentant le taux de chômage de l’ensemble des actifs sur la même période présente une allure