Le coche et la mouche
L'autobiographie, quand son auteur devient personnage, c'est parfois au travers de personnages fictifs que l'on capte le mieux une psychologie.
À travers le style visuel du film, Sam Mendes voulait à la fois évoquer le portrait détaillé fait par Richard Yates d’une Amérique conformiste en 1955, tout en pointant la caméra sur les conflits conjugaux des personnages, qui dépassent toute temporalité. L’idée était de représenter un univers vivant de maisons impeccables mais étouffantes, d’immeubles de bureaux majestueux mais sans âme, et de soirées arrosées mais peu agréables avec les voisins – ce monde étant finalement très peu éloigné du nôtre.
Sam Mendes explique : «Je ne voulais pas que les gens s’émerveillent ou soient surpris par le monde que nous avons créé. Je désirais ouvrir une fenêtre sur cette époque sans en faire quelque chose qui saute aux yeux. Le plus important était d’avoir un environnement très réel dans lequel Frank et April se sentent perdus. Je voulais souligner l’idée que Frank est très seul dans la ville, et que simultanément, April est très seule dans la maison. Ce contrepoint visuel est présent tout au long du film, Frank dans la masse des gens et April dans la banlieue, et cela contribue à mettre en relief les thèmes principaux de l’histoire.»
Pour faire naître concrètement cette vision, Sam Mendes s’est entouré du directeur de la photo Roger Deakins, de la chef décoratrice Kristi Zea, et du chef costumier Albert Wolsky.