Le comique au théâtre ne sert-il qu’à faire rire ?
L’homme aime rire et a besoin de rire pour être un être épanoui et équilibré.
Rabelais dans son prologue au Gargantua ne nous dit-il pas dans une formule devenue célèbre que « le rire est le propre de l’homme »
En effet l’homme rit volontiers et spontanément et le théâtre peut lui offrir, grâce au rire, l’occasion de se libérer de ce qui l’inquiète ou l’attriste, de mettre entre parenthèse la monotonie de son existence.
Certains aspects du comique au théâtre sont suffisamment simples et efficaces pour permettre un rire spontané et dépourvu de toute arrière-pensée, ce que nous pourrions appeler un rire libérateur.
Les vieux procédés comiques empruntés à la farce par exemple divertissent le spectateur à peu de frais. On songera aux claques généreusement administrées à Pierrot par Dom Juan à l’acte II, scène 3 et dont le comique culmine lorsque Pierrot finit par se pencher et que c’est Sganarelle qui avait entrepris de prendre la défense de Pierrot qui reçoit la claque à sa place ; ou même aux coups de bâton qui s’échangent dans Scapin
En outre le théâtre est en quelque sorte le lieu privilégié du rire dans la mesure où il est par essence le lieu de l’exagération et de l’excès.
Ainsi lorsque les personnages y sont sots, cette sottise prend des proportions réjouissantes, le Lubin de George Dandin en est un excellent exemple qui se confie au premier acte étourdiment et bêtement à Dandin et au second acte lui révèle ce qu’il ne veut pas lui dire en se pensant très avisé: « Vous voudriez que je vous dise que Monsieur le Vicomte vient de verser de l’argent à Claudine qui l’a mené chez sa maîtresse. Mais je ne suis pas si bête . »
Enfin même dans la mesure où le théâtre se représente, la mise en scène ajoute encore à plaisir, au gré des situations à des textes déjà comiques des occasions supplémentaires de rire. C’est ce que faisaient en leur temps les comédiens dans la commedia dell’arte lorsqu’ils