CORPORATISME Définition
Tentative d’approche Venant du verbe latin corporari, qui signifie devenir un corps, le corporatisme est une doctrine fondée sur le principe d'une organisation de la profession telle que toutes les catégories sociales lui appartenant participent à sa réglementation et à sa protection. La profession ainsi organisée devient une institution nantie de pouvoirs de décision, de représentation, de discipline, dans les domaines social, économique et éventuellement politique.
Des enjeux soumis à débat Pour certains, le corporatisme serait la recherche d’une troisième voie entre les dérives du capitalisme et du socialisme, il serait aussi une solution au désintérêt des citoyens pour les affaires publiques. Pour d’autres au contraire, il serait l’apologie du capitalisme qui enchaînerait le travailleur à la politique de sa corporation, donc à la merci du patronat , ou au contraire l’apologie d’un socialisme où la production serait aux mains de tous les travailleurs. Cependant, Emile Durkheim le défend comme un remède aux dérives de notre société moderne qui voit la fin des solidarités traditionnelles et la désagrégation sociale.
Définir sereinement le corporatisme n’est donc pas tâche aisée.

Illustration : à travers l’histoire, un sujet controversé
Les corporatismes étaient la règle dans l’Europe du Moyen-âge. Cependant, l’Europe moderne rejette ce concept, notamment en France avec la loi Le Chapelier en 1791, qui les interdit. Elle est alors l’objet de vives critiques des libéraux, qui y voient une entrave à l’investissement et l’innovation. Depuis, l’idéal corporatiste réapparaît chroniquement, d’abord au XIXe siècle sous l’impulsion du mouvement catholique social, qui veut raviver la nostalgie de l’organisation économique sous l’Ancien Régime. Durant l’entre-deux-guerres, les régimes fascistes italiens et allemands, comme le régime de Vichy, ont réintroduit les corporations comme moyen de contrôle de l’individu, qui se