Le postulat fondamental du problème repose sur l'opposition traditionnelle entre l'âme, l'esprit ou plus précisément « l'intellect », et le corps. Le corps en tant qu'intermédiaire entre le monde et mes fonctions intellectuelles de représentation etc, est-il un obstacle à mon ouverture sur le monde, un obstacle à la connaissance ou au contraire un moyen d'action efficace sur l'univers ? Ainsi donc, en première analyse, nous pouvons dégager deux niveaux d'études: le domaine de la connaissance et celui de l'action. Mais avant d'établir une brève problématique du sujet, il convient de définir plus précisément la notion fondamentale de liberté. A quoi renvoie ce concept ? Nous pouvons définir la liberté comme ma façon personnelle de « m'éclater » au monde et d'envisager des rapports avec celui-ci. Ma liberté c'est aussi la façon dont je me conçoit dans mes rapports avec Autrui. Enfin, ma liberté au sens sartrien du mot, c'est le projet de transformation fondamentale que je formule à l'égard de ce monde. Le développement de la question pourra être résolu de façon dialectique. En effet, on opposera la thèse selon le corps est un obstacle à toute connaissance objective puis nous nuancerons avec la conception matérialiste du corps.

D'après Platon, le corps en tant que perceptions, sensations, est supposé être un obstacle à la connaissance vraie. De plus, le corps en tant que source et siège de nos passions semble mobiliser à son profit toutes nos ressources spirituelles. En effet, les besoins corporels s'aliènent, en vue de leur satisfaction, la capacité intellectuelle des être humains. La vision que mes sens me donnent n'est pas objective. Elle est surchargée de passions, de desirs en d'autres termes de subjectivité. Il convient donc pour le sage de se détacher au maximum de cette impureté qu'est le corps, d'éviter « tout commerce avec lui ». Le Christianisme a été fortement influencé par la doctrine spiritualiste de Platon: le corps en tant que siège de