Le coup d'éventail du dey d'Alger
Le coup d'éventail du dey d'Alger
créances auxquelles il était intéressé, s’en prit au consul français, Pierre Deval, qu’il souffleta de son chasse-mouches. Le gouvernement de
Charles X, n’ayant pas obtenu d’excuses, riposta par le blocus d’Alger qui devait durer trois ans. Mais cette affaire ne fut qu'un prétexte, un mythe qui volera en éclats parce lorsque nous considérerons les causes plus lointaines et plus profondes qui entraînèrent le débarquement des troupes françaises à Sidi Ferruch (à l'ouest d'Alger), le 14 juin 1830.
Effectivement les relations entre la France et l'Algérie étaient bonnes, excellentes même, puisque l'on peut lire au moment de la Révolution française les lignes suivantes dans Le Moniteur de juin 1993: "Tandis que l'Europe se coalise contre la France libre, une puissance Africaine (Alger), plus loyale et fidèle, reconnaît la République et lui jure amitié." Dès lors, comment appréhender la dégradation de ces rapports franco-algériens? D'abord par la mise en perspective des liens qui unissent les financiers du dey d'Alger, les Bacri-Busnach, au consul de France, Deval, celui qui reçut le fameux coup d'éventail. La famille Bacri-Busnach, avec la garantie du dey, avait livré à la France du Directoire d'importantes quantités de blé. Napoléon, Louis XVIII, Charles X ne voulurent jamais honorer cette dette à l'égard du dey.
Cette supercherie ne devait pas rester longtemps ignorée du souverain algérien. S'il peut admettre à la rigueur la déloyauté d'un négocient qui n'en était pas là sa première escroquerie, il ne put supporter la tromperie de Deval. A ses yeux, il était inconcevable qu'un agent diplomatique, représentant d'une grande puissance, puisse tremper dans une basse combinaison financière. Le gouvernement français attendit trois années pour laver l'insulte. En fait, le gouvernement ultra du prince de Polignac espérait, par une campagne militaire, renouer avec les