Le crépuscule du libéralisme
C’est la crise : économique, politique, idéologique, sociale et culturelle . Cette crise porte un nom : l’implantation du modèle américain, ou en des termes plus équivoques; la mondialisation. Si la mondialisation est le but, l’instrument en est le marché.
La mondialisation c’est le conflit universel et permanent. Depuis plus de vingt ans et surtout depuis l’effondrement de l’URSS, les maîtres du monde ont perpétré une agression aussi permanente qu’unilatérale : ils ont voulu prendre leur revanche sur 2 siècles de conquêtes sociales et démocratiques qu’inaugura la révolution française.
Ils ont des armes redoutables : l’argent et le pouvoir qu’il procure. Cette violence est d’autant plus effrayante qu’elle avance masquée. Le grand capital dispose de journalistes de marché, d’économistes domestiques, de penseurs mercenaires, de savants dévoués et d’apologues de notre système inégalitaire.
De l’autre côté, contre la dictature des marchés, contre la servitude volontaire, pour un réarmement idéologique qu’y a t-il ? Des hommes de bonne volonté qui ne disposent que de la parole pour soulever la polémique.
Mais de polémique, les maîtres du monde n’en veulent pas, de la guerre non plus d’ailleurs, la capitulation leur suffirait.
La nouvelle académie de la pensée unique porte un nom : les médias - voici la vraie garantie de la soumission des esprits - en d’autres temps, cela s’appellait la propagande.
Dans la guerre impitoyable que la mondialisation livre aux peuples, deux fronts sont prioritaires : l’histoire et l’économie.
Notre époque ayant été pauvre en contestation et soulèvement, il a été indispensable de nous fixer dans le crâne l’idée que toute rebellion serait utopique, et que les utopies ont toujours été néfastes voire sanglantes et meurtrières pour l’humanité. En somme, on nous explique que nous sommes condamnés à vivre dans le monde où nous vivons. Une